Prévention des cancers : les entreprises ont un rôle à jouer

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Prévention des cancers : les entreprises ont un rôle à jouer
23 septembre 2025
En France, le cancer est la première cause de mortalité chez les hommes et la deuxième chez les femmes. Or, 40% des cancers pourraient être évités en modifiant les comportements et les modes de vie, selon l’Assurance maladie. L’entreprise peut participer activement à l’effort de prévention de plusieurs manières.
En aidant les salariés à arrêter de fumer

Le tabagisme reste le premier facteur de risque évitable de cancer : il est responsable de 78 000 décès annuels dans le pays, dont 47 000 par cancers, selon le ministère de la Santé. Plus de 90% des cancers du poumon sont causés par le tabac. Au-delà, il est impliqué dans de nombreuses autres formes de cancer (voies aérodigestives, vessie, pancréas…).
L’entreprise peut devenir un allié de poids dans le sevrage tabagique des salariés. Elle peut mettre en place des programmes de soutien, comme le financement de substituts nicotiniques (patchs, spray buccal, gommes à macher, comprimés à la nicotine), des consultations avec des tabacologues ou des ateliers de groupe consacré à l’arrêt du tabac.
Des campagnes de sensibilisation, relayant les outils de l’Assurance maladie tel que le programme « Mois sans tabac » (30 jours sans fumer à partir du 1er novembre), peuvent être organisées en complément.
En donnant aux salariés les clés pour manger équilibré
Une alimentation déséquilibrée constitue un facteur de risque pour de nombreux cancers (colon, estomac, foie, sein…). D’après l’Institut national du cancer (INCa), 40% des cancers sont liés aux comportements, dont les mauvaises habitudes alimentaires.
Les employeurs peuvent agir en proposant des repas sains au restaurant d’entreprise, en installant des distributeurs de fruits frais, et en organisant des ateliers de cuisine ou des conférences avec des nutritionnistes. Sensibiliser à l’importance des fruits et légumes et à la réduction des aliments ultra-transformés par le biais, par exemple, d’affiches dans les ascenseurs ou les couloirs, est une action simple qui peut s’avérer efficace.
En incitant les salariés à pratiquer une activité physique
La sédentarité est un autre facteur de risque de cancer important. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux adultes de pratiquer au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine.
L’entreprise peut encourager ses salariés à bouger en aménageant des douches pour les cyclistes et les joggeurs, en proposant des abonnements subventionnés à des salles de fitness, ou en organisant des challenges sportifs (défi pas, semi-marathon…). Elle peut même aménager un espace de sport et organiser des séances de yoga ou de renforcement musculaire dans ses locaux.

En invitant les salariés à se faire dépister
Le dépistage précoce sauve des vies : détecté à un stade précoce, un cancer se soigne dans 90% des cas. En France, il existe des programmes nationaux de dépistage du cancer du sein, du cancer du côlon et du cancer du col de l’utérus.
Pourtant, moins d’un tiers des seniors participe au dépistage du cancer colorectal (analyse de selles à partir de 50 ans), et seulement une femme sur deux au dépistage du cancer du sein (mammographie) ou du col de l’utérus (frottis). L’entreprise peut organiser des campagnes d’information, des séances de sensibilisation et même accueillir des bus de dépistage sur site.
En aménageant le temps de travail des salariés pour lever le frein du manque de temps
Le manque de temps constitue un frein majeur à l’adoption de modes de vie sains et à la participation aux dépistages. Autoriser des plages horaires dédiées (pour les pauses sportives, les rendez-vous médicaux ou encore les sessions de prévention) ou flexibiliser les horaires permet de lever ce frein.
En proposant des services aux salariés
Distribuer des questionnaires d’auto-évaluation sur ses comportements, offrir des bilans de santé réguliers, faciliter l’accès à la médecine du travail : autant d’initiatives qui permettent aux salariés de mieux identifier leurs risques de cancer. Ces actions peuvent être menées avec l’aide de l’infirmier de l’entreprise, s’il en existe un.
En informant ses jeunes salariés sur la vaccination HPV

Chaque année, 6 400 cancers sont liés au papillomavirus humain (HPV). Le vaccin contre cette infection sexuellement transmissible (IST) réduit fortement le risque de cancer du col de l’utérus et des cancers anogénitaux. L’entreprise, via des campagnes d’information ciblées sur les jeunes salariés (le vaccin est possible jusqu’à l’âge de 26 ans) et des partenariats avec des centres de vaccination, peut inciter à la vaccination.
En alertant ses salariés sur les dangers du soleil et l’importance de contrôler ses grains de beauté
L’exposition excessive au soleil augmente le risque de mélanomes (cancer de la peau). L’entreprise peut distribuer des protections solaires (vêtements anti-UV, crème solaire) à ses salariés qui travaillent à l’extérieur, et proposer à tous ses collaborateurs des séances de prévention et d’autosurveillance des grains de beauté menées par un dermatologue.
